Dessous les roses d'Olivier Adam



En fan inconditionnelle d’Olivier Adam que je suis, je ne pouvais que lire son dernier roman "Dessous les roses" dès que je l'ai aperçu à la bibliothèque. 

A la lecture du résumé, il est clair que, dans ce livre, l'auteur va évoquer un de ses thèmes de prédilection : les liens familiaux - en particulier fraternels ici -  avec tous les non-dits, les apparences, les absences, les secrets, les souvenirs, les rancoeurs et reproches qu'ils comportent, et ce dans les circonstances particulières de l'enterrement du père. 

Il a choisi d'aborder cela sous forme d'une pièce de théâtre en trois actes (un par jour) comprenant plusieurs scènes où les trois enfants de la famille s'expriment tour à tour, racontant chacun leur vérité. Le récit diverge donc de l'un à l'autre, selon les perceptions de chacun. J'ai beaucoup aimé cette plongée au cœur des pensées des personnages et cette alternance des points de vue, qui prouvent que ce n'est pas parce qu'on a vécu la "même" enfance, avec les mêmes parents, au même endroit, qu'on a forcément les mêmes ressentis.  

Olivier Adam analyse avec finesse et justesse les comportements sociaux et les rapports interfamiliaux, la difficulté d’être une famille unie, au travers de personnages très attachants. Chacun peut s'identifier, se retrouver dans certains de leurs traits, dans certains de leurs réflexions ou sentiments. C'est un écrivain qui me touche car on sent qu'à travers ses romans, il parle de lui, de ses questionnements face à l’existence et aux difficultés de celle-ci. 

J'ai apprécié, comme toujours, sa plume, agréable à lire, vive, sans fioritures, avec des phrases percutantes, des tirades vindicatives et des dialogues de qualité, qui sonnent juste et rendent le texte très vivant.

J'ai aussi beaucoup aimé la fin, qui donne un autre éclairage, encore plus intéressant, je trouve.

Bref, je ne suis sans doute pas objective, mais c'est un de mes romans préférés en 2023.

Bon lundi de Pâques ! 


PS: je ne résiste pas au plaisir de partager un extrait...

"Je sais pas, il me met mal à l'aise, m'avait-il avoué un jour. Il a ce côté... trop intense. Comme s'il était incapable d'être un peu normal, ne serait-ce qu'une seconde. De parler de trucs ordinaires. Et puis il doit me prendre pour un con. De toute façon, il prend tout le monde pour des cons." (p.127/128)


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