La Traversée des Temps 1 - Paradis Perdu d'Eric-Emmanuel Schmitt

Eric-Emmanuel Schmitt, c'est grâce au théâtre - une autre de mes passions - que je l'ai "rencontré" : une pièce magnifique, "Variations énigmatiques", que je suis allée voir au théâtre de Namur, avec mes parents, il y a environ 25 ans. Depuis, je le lis de temps en temps, avec plus ou moins de plaisir. Donc, quand j'ai lu la quatrième de couverture de "La Traversée des Temps" - qui divulgue le défi que s’est lancé Eric-Emmanuel Schmitt -, je n'ai pas hésité : "Cette Traversée des temps affronte un prodigieux défi : raconter l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman..."

Cette série comportera huit tomes, dont le premier s'intitule "Paradis Perdu" et fait plus de 500 pages. J'ai donc tout de même entamé la lecture avec appréhension : me plonger dans une grande et longue épopée à travers les siècles est un "quitte ou double", soit j’allais adorer soit je m'ennuierais assez vite.

Après un prologue où l'on fait connaissance avec le héros, Noam, à Beyrouth, à l'époque actuelle - où il ne semble pas vraiment à sa place -, on découvre sa vie, dans un village sédentarisé du néolithique. Les 70-80 premières pages m’ont paru un peu décevantes. Mais, lorsque le destin de Noam bascule, lors de sa rencontre avec Noura, j'ai été happée par l'histoire, passionnante, pleine de surprises et de suspense, et d'émotions. 

Il est difficile de résumer un tel livre, tant il foisonne de rebondissements et de péripéties. Ce que je peux en dire, c’est qu'il s'agit d'un roman d'aventure où l'on suit la quête initiatique de Noam, en pleine préhistoire.

J'ai vraiment apprécié l'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt, dont la fluidité de la plume, la richesse du vocabulaire, et le langage imagé ont fait de cette lecture un moment fort agréable.

J'ai trouvé le personnage de Noam très intéressant. Il passe par beaucoup d'épreuves et d’émotions différentes au cours de ce récit. 

J'ai adoré le concept choisi par l'auteur : raconter l'histoire de l'humanité à travers une fiction. Le roman est d’une vraie richesse historique - on sent le grand travail de recherches réalisé. Il y explique comment vivaient les hommes à cette époque et comment ils se sont sédentarisés. Et, en même temps, j'avais l'impression de lire une fable. Eric-Emmanuel Schmitt n'écrit pas, il nous conte.

Ce n’est ni un livre historique, ni un livre ésotérique, c’est entre les deux. L'auteur nous y invite à réfléchir sur des questions telles que la profondeur de l'âme humaine, la place que nous occupons, les choix que nous faisons et leur impact sur notre monde. 

J'ai beaucoup aimé aussi le petit côté fantastique du récit, avec ces quelques bonds dans le temps, assez intrigants au début, et qui apportent du dynamisme. 

Bref, j'ai été emportée par le souffle épique de ce roman rempli d'humanité, où l’évolution et la décadence de l’humanité sont retracées, mais où il est aussi énormément question d'amour...