L'invention de nos vies de Karine Tuil
C'est le deuxième roman de Karine Tuil que je lis... J'ai eu un véritable coup de cœur récemment pour "La décision" et je n'ai donc pas tardé à en emprunter un autre à la bibliothèque.
"L'invention de nos vies" combine des thèmes très intéressants : l’identité, le poids des origines et l'(in)égalité des chances, les secrets de famille, l’usurpation/le mensonge, le communautarisme, l’endoctrinement et le terrorisme,... le tout au milieu d'un triangle amoureux. Karine Tuil y brosse un tableau assez réaliste de notre société et y dénonce cette pression permanente d’un système qui nous pousse à la compétition, voire au formatage, allant parfois jusqu'au déni de soi.
Pour illustrer cela, elle se sert d'un vaste panel de personnages, porteurs de différents points de vue, dont elle a disséqué les rapports. Il y a bien sûr les trois personnages principaux, Samir, Samuel et Nina, très bien décrits, avec leurs forces et leur faiblesses, leurs zones d'ombre. Puis, autour de ces protagonistes gravitent d’autres personnages qui, tous, participent à susciter chez le lecteur une réflexion sur la vie que nous menons et la manière dont nous la menons.
L'auteure utilise un style particulier, qui fait oublier les mots en suivant la pensée de chaque personnage tour à tour, et donne un certain rythme au récit. Son écriture est très fluide et agréable, bien qu'il y ait à mon sens quelques longueurs.
En plus de susciter la réflexion, Karine Tuil réussit à attiser le suspense : on se retrouve happé par cette histoire, les pages défilent, on veut savoir ce qu’il adviendra de Samir, Samuel et Nina. Bref, tout comme "La décision", ce livre est de ceux qu'on n'arrive pas à lâcher après l'avoir commencé.
J'ai aimé ce roman même si cette lecture a été un peu rude - car, à travers les destins croisés et amoureux des trois personnages principaux, l'auteure nous entraine dans un tourbillon de mal-être, de mensonges, d'ambition et de haine. Quant à la fin, elle est parfaite, pour moi, mais c'est le contraire du "happy end". Mon seul bémol serait qu'il touche peut-être à un peu trop de sujets.
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