Un barrage contre l’Atlantique de Frédéric Beigbeder
Je m’apprêtais à emprunter à la bibliothèque le dernier roman de Frédéric Beigdeber, lorsque j’ai lu sur la quatrième de couverture que c'était en fait la suite de "Un roman français". Donc, comme j’aime faire les choses dans l’ordre, j’ai commencé par lire le premier, il y a un peu plus d'un mois, et j’ai adoré.
Dès que j'ai commencé « Un barrage contre l’Atlantique », j'ai compris pourquoi c'était la suite : Frédéric Beigbeder y utilise un point de départ similaire, un enfermement - lié à la crise sanitaire cette fois.
Il choisit d'y "réinventer" le style, pour accrocher le jeune lecteur, concurrencer les Tweets, SMS, et autres messages courts, en utilisant "Des Phrases" – c’est d'ailleurs le titre du premier chapitre – séparées par un double interligne.
En fait, ce roman n’en est pas un, et c'est sans doute cela qui m'a plu. Je me rends compte que j'éprouve beaucoup de plaisir à lire ce genre de textes littéraires rassemblant réflexions, souvenirs et citations, comme "J'irai nager dans plus de rivières" de Philippe Labro par exemple, d'autant plus quand l'auteur est de la même génération que moi.
Frédéric Beigbeder y évoque donc sa vie, ses regrets, ses plaisirs, ses souvenirs, souvenirs d’un temps "perdu", les années 70, où l’on mettait du mercurochrome sur nos plaies et où l'on dansait (encore) des slows,..., le tout dans un contexte libre et insouciant. Il offre un témoignage d'une époque que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, et je me suis laissée emporter par la nostalgie. Toutefois, j'ai moins aimé "Un barrage contre l’Atlantique" que "Un roman français", j'ai été moins touchée, même s'il y a de belles phrases auxquelles on ne peut pas rester insensible.
C'est la dernière partie du roman qui est pour moi la plus réussie, notamment avec l'évocation de son père, rongé par la maladie de Parkinson...
"Il me suffit de me souvenir de cet instant, de le graver ici, sur cette page, et alors aucune de ces personnes ne disparaîtra jamais. (p.261)"
"Ce serait pratique si l'on pouvait choisir les gens qu'on va aimer toute sa vie mais le cœur humain fonctionne autrement. Il ne prend aucune décision. Quelques personnes lui sont attachées pour toujours ; nous n'avons aucun pouvoir sur nos sentiments." (p.263)
Rien que pour ces phrases, ce livre mérite d'être lu...
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