"L'homme peuplé" de Franck Bouysse
J’ai découvert Franck Bouysse avec "Né d’aucune femme" que j'avais beaucoup aimé. C'est pourquoi quand maman a proposé de me prêter "L'homme peuplé", j'ai accepté avec plaisir.
Le titre et le résumé m'ont immédiatement intriguée et intéressée :
"Harry, romancier en panne d'inspiration, achète sur un coup de tête une ferme à l'écart d'un village perdu. C'est l'hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise devant les événements étranges qui se produisent. Et si l'inspiration n'était qu'une manière d'accueillir les fantômes ?"
J'ai retrouvé dans ce roman les ingrédients que j'avais appréciés dans le précédent :
- une atmosphère magnifiquement créée par l'auteur. Franck Bouysse a ce talent d'installer directement l'atmosphère de son récit. Ici, c'est une ambiance sombre, hivernale, où neige et brouillard sont omniprésents, amplifiée par les superbes descriptions d'une nature austère, la tristesse ambiante et le climat de méfiance régnant dans ce village, et le profond silence interrompu parfois par d'étranges bruits et événements.
- le fait que, telle un puzzle, l'histoire prenne forme peu à peu, avec un certain suspense, avec une structure narrative basée sur l'alternance de chapitres portant essentiellement le nom des deux principaux protagonistes.
On suit en effet Harry et Caleb - dont on ne sait pas s'ils vivent vraiment à la même époque - grâce à des chapitres consacrés successivement à l'un et à l'autre, comme des morceaux d'un puzzle que le lecteur doit assembler.
Réaliste au départ, l'intrigue prend ensuite, au fil des pages, un aspect surnaturel, à mesure que le mystère s'épaissit, jusqu'à un dénouement inattendu et déconcertant.
- le style de l'auteur, son écriture captivante, précise et poétique à la fois, noire aussi, mais d'une sensibilité et d'une profondeur bouleversantes, avec des phrases aux accents philosophiques, et avec de magnifiques descriptions.
Là où les deux romans différent, c'est au niveau de l’émotion suscitée. Je n'ai pas ressenti grand-chose ici, à part du plaisir et de l'admiration pour cette écriture parfaite. Ce récit est bien plus cérébral, avec de nombreuses pensées et réflexions, notamment sur le processus de création littéraire.
Mais, même s'il est différent de "Né d’aucune femme", "L’homme peuplé" comblera aussi tous ceux qui, comme moi, sont tombés sous le charme de Franck Bouysse : de la poésie, du mystère, des histoires entrecroisées, des personnages bien campés, un roman aux multiples niveaux de lecture et interprétations, qui se lit comme un conte.
Bref, mon deuxième ouvrage de Franck Bouysse ne sera certainement pas le dernier !
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