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Affichage des articles du novembre, 2023

"Quand je te frappe" de Meena Kandasamy

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"Quand je te frappe", livre écrit par Meena Kandasamy - poétesse et auteure indienne - m'a immédiatement attirée par son thème (une écrivaine, mariée à un professeur de faculté qui, dès le début de leur mariage, va l'humilier, la séquestrer, l'insulter, la brimer et la frapper), à la lecture de la 4ème de couverture : "Alors qu'elle se remettait d'une déception amoureuse, la narratrice, prise entre ses aspirations et les attentes de ses parents, s'est quelque peu précipitée dans le mariage. L'heureux élu est un brillant universitaire, un admirable militant - l'homme idéal ?  Mais la jeune femme déchante vite, confinée dans sa maison à Mangalore, loin de sa famille, de ses amis. C'est d'abord ses habitudes que son mari entreprend de réformer : il faut qu'elle cesse de passer tant de temps sur internet, sur sa boîte mail, sur les réseaux sociaux - et puis, finalement, sur son ordinateur. Pour elle qui vit de son écriture, c'e...

"Si tu passes la rivière" de Geneviève Damas

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«Si tu passes la rivière, si tu passes la rivière, a dit le père, tu ne remettras plus les pieds dans cette maison. Si tu vas de l'autre côté, gare à toi, si tu vas de l'autre côté.» C’est avec ces mots - dont est issu le titre intriguant de ce livre, dont le rythme et les répétitions font penser à une chanson enfantine et dont le mystère qui les entourent donne vraiment envie de le lire, que commence ce roman de Geneviève Damas.  D'emblée, je me suis attachée à François, ce jeune paysan illettré qui va évoluer et devenir un homme sous nos yeux. Courageux, touchant, déterminé et sincère, il veut comprendre ce qu’on ne lui dit pas, percer les zones d’ombres dans sa famille. C'est notamment parce que l'auteure a trouvé tout à fait le ton juste, le langage adapté - un peu fruste et naïf - pour faire parler ce narrateur particulier. Par son écriture simple, efficace et terriblement émouvante, elle reflète à merveille sa façon de parler et de penser.  J'ai aussi beau...

"La nuit imaginaire" d'Hugo Lindenberg #coupdecoeurvfemina

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La 4ème de couverture : « L'automne. J'y décelais une invitation inédite à remettre à l'heure les aiguilles de mon présent. Après l'hiver, plus rien ne serait jamais figé. » Un étudiant sans véritables attaches, plus enclin à rêver sa vie qu'à la vivre, se prend la réalité de plein fouet quand sa tante lui révèle les circonstances précises du suicide de sa mère un matin de septembre gare de Lyon. Il avait six ans alors. Cette annonce l'expulse de son quotidien immobile et l'ébranle : mais que faire d'une vérité pareille ? Chercher à la comprendre en rencontrant quelques vieilles amies qui ont connu sa mère à l'époque ? Chercher à s'en éloigner en franchissant une frontière, celle de la boîte du Hangar, où les fantasmes de garçons s'assouvissent enfin loin et tard dans la nuit ? Tout est soudain possible ou nécessaire dans ce Paris qu'il traverse comme on traverse le passé. Il est peut-être temps de quitter les nuits imaginaires et d'a...

"Les Alchimies" de Sarah Chiche

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Je ne connaissais pas Sarah Chiche quand j'ai lu, dans le cadre du jury du Prix du Roman Fnac auquel j'ai participé cette année, le retour de certains jurés ayant recu "Les Alchimies". Les avis très positifs m'ont vraiment donné envie de le lire. Et, en le feuilletant à la bibliothèque, les premières pages - qui évoquent un mail mystérieux et des secrets, et où l'auteure encourage le lecteur à «s'armer de sa propre part de ténèbres» pour le lire - ont attisé ma curiosité ; d'autant plus que la quatrième de couverture parle du peintre Goya et de la disparition de son crâne... "En 2022, en pleine crise de l’hôpital, Camille Cambon, médecin légiste vaillante et brillante, reçoit un mail énigmatique. Il y est question du peintre Goya et de son crâne volé après son inhumation à Bordeaux en 1828, et dont on a depuis perdu la trace... Les parents de Camille et son parrain, neurologue, se sont passionnés pour l’oeuvre de Goya, avant de devenir des scienti...

"Une nouvelle petite soeur" de Valérie Cluzel

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Ayant connu la création de la collection "Un livre dont vous êtes le héros" lorsque j'étais enfant, et en ayant lu 1 ou 2 à l'époque, j'étais curieuse de me plonger dans un livre de ce type publié récemment, afin notamment d'en voir l'évolution. Je remercie d'ailleurs Babelio et Les Éditions 365 de m'avoir permis cela dans le cadre de l'opération Masse Critique Mauvais Genre. Le principe est simple et toujours le même : le lecteur est le personnage principal du récit et, après avoir pris connaissance des caractéristiques du(des) personnage(s), il prend le contrôle de l'histoire en effectuant des choix qui le guident vers diverses fins possibles. Il peut remplir un « journal de bord » et recommencer plusieurs fois pour arriver à la fin qui le satisfait le plus. Il n'y a en effet pas une seule histoire mais plusieurs. Certaines versions sont similaires avec une fin différente et d'autres sont complètement éloignées. Ma première lectur...